Plus de 1 000 sites autour du monde entier sont maintenant protégés sous les ailes de l’UNESCO. Le Comité du patrimoine mondial s’est réuni vendredi le 5 juillet 2019 à Bakou (Azerbaïdjan) où il a présenté les nouveaux sites.
Probablement le site le plus célèbre de la liste, c’est la ville de Babylone en Iraq. Les premières mentions sur la ville apparaissent au XXIIIe siècle avant J.-C. et elle est souvent considérée comme le lieu de l’un des Sept Merveilles du monde – les Jardins suspendus de Babylone. La ville a une histoire éclatante, pleine de palais et temples, mais il y a très peu de choses à voir de l’époque la plus ancienne. Il y a des dégâts considérables auprès des monuments qui sont restés. Saddam Husein a fait construire une réplique du palais, tandis que les forces armées américaines opérées dans la zone durant la guerre d’Irak ont écrasé d’anciens pavés avec leurs véhicules et ont rempli leurs sacs de sable avec du matériel issu de fragments archéologiques.
Haras….et les mineurs
Les traces tchèques dans la nouvelle liste de l’UNESCO sont bien visibles. La région minière d’Erzgebirge/des Monts Métallifères et le haras de Kladruby nad Labem ont été inscrits sur la liste de l’UNESCO. La République tchèque a maintenant sur cette liste 14 inscriptions de patrimoine mondial culturel et naturel.
Néanmoins le haras doit accomplir avant le décembre 2020 plusieurs conditions et le Comité, lui-même, a additionné quelques recommandations. « Ces conditions-là ne représentent pour nous rien de surprenant. Nous comptons sur le fait que nous allons accomplir la majorité d’entre elles avant la fin de cette année » a-t-il déclaré le directeur du haras Jiří Machek.
Le haras de Kladruby est le plus ancien, grand, haras du monde. L’empereur Maxmilián II a posé les bases du haras en 1563, ensuite Rudolf II a laissé promouvoir la réserve de chasse originelle au haras de la cour impériale le 24 avril 1579. Cette date est considérée comme la date de fondation. En 1918 l’État a pris possession du haras. Dans l’ère impériale, des chevaux blancs s’utilisaient pour les fins cérémoniaux et les monarques. Même aujourd’hui, ils représentent l’ornement des cours royales en Suède ou au Danemark.
Unis pour le patrimoine
Le projet à l‘inscription de la région des Monts Métallifères, de tradition minière centenaire, a été proposé en commun – de la partie tchèque et allemande. La région minière d‘Erzgebirge/Krušnohoří (Monts Métallifères), à savoir le nom officiel de la nomination commune tchéco-allemande, est composée de 22 parties, dont les 17 se trouvent en Saxe et les 5 aux Monts Métallifères tchèques. La partie tchèque est représentée par les paysages miniers de Jáchymov, de Abertamy – Boží Dar – Horní Blatná, de Tour rouge de la mort (Rudá věž smrti), de Krupka et de Mědník.
« C’est un événément exceptionnel, non seulement pour la région de Karlovy Vary et des partenaires saxons, mais aussi pour nos deux pays. La valeur extraordinaire de la région minière des Monts Métallifères sur le côté tchèque ainsi que sur le côté allemand a fait ses preuves » a-t-elle réagi à l’inscription de l’UNESCO Présidente du Conseil régional de Karlovy Vary Jana Mračková Vildumetzová.
Parmi les traces bien visibles de l’exploitation aux Monts Métaliffères appartiennent, par exemple, de petites collines d’orpaillage, d’amas ou différentes constructions d’eau, à savoir des fossés, étangs miniers ou des canaux souterrains. Les remparts de pierre dans le paysage ou les zones forestières qui ont un rapport direct avec l’histoire du paysage culturel faisaient également partie de la nomination. Les appareils miniers aériens et souterains ou les complexes métallurgiques qui documentent la contribution des Monts Métallifères au domaine des technologies et des sciences se sont bien conservés
L’idée de sélectionner les sites miniers à l’inscription sur la liste de l’UNESCO est apparue, pour la première fois, sur le côté saxon en 1998. 5 ans plus tard, l’association Förderverein Montanregion Erzebirge y est née. Tout au début, les Allemands travaillaient avec les partenaires tchèques, surtout avec ceux des villages des Monts Métaliffères, qui ont fondé, en 2010, la société Montanregion Krušné Hory – Erzebirge.
Le premier essai de la nomination a été préparé en 2011 quand des autorités nationales, des organes du Service des Monuments historiques, mais aussi des villages et citoyens des deux pays s’y sont intégrés. Néanmoins, en 2014, à la recommandation de l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) les deux pays ont retiré les candidatures à cause des réserves des commissaires sur l’administration du projet auprès de la partie allemande. Successivement, les particpants de cette initiative ont refait la demande et en 2017 le ministre tchèque et saxon ont signé une nouvelle candidature à l’inscription.
Innovations et traditions
La région des Monts Métallifères porte témoignage exceptionnel de l’influence de l’exploitation tchèque et saxonne des minerais pour le développement d’autres technologies s’y rapportant. A partir de la renaissance jusqu’au XXe siècles, les Monts Métallifères ont été un centre important à partir duquel se sont propagées les innovations minières au monde entier – quoi qu’il s’agisse d’épuisement d’eaux minières, traitement de minérais dans des usines métallurgiques, ou de création de cartes géographiques, manuels ou de fondation de la plus ancienne université minière dans le monde à Freiberg en 1765.
L’évolution de l’industrie minière a influencé, par exemple, le système révolutionnaire central de la gestion qui est né au XVIe siècle et qui est devenu le modèle pour des régions minières dans toute l’Europe continentale. La forme du paysage et l’habitation a été aussi influencée par le fait que les ressources métallifères locales n’ont pas été non seulement excessivement abondantes, mais aussi variées quant aux types. Du XIIe au XXe siècle s’est formé un paysage transfrontalier culturel avec des villes et des sites miniers bien conservés – considéré comme exceptionnel du point de vue global.
Sources: aktualne.cz, theguardian.com