« La Pologne et la Hongrie: les jeunes et fragiles démocraties »

D’après la commissaire tchèque et la Vice-Présidente de la Commission européenne, Věra Jourová, la Pologne et la Hongrie sont les jeunes et fragiles démocraties. La commissaire tchèque l’a prononcé dans un entretien du magazine allemand Der Spiegel, où elle a critiqué durement la réforme de la justice polonaise. Elle parle de la destruction et du bombardement plan du système judiciaire polonais.  Quant à la Hongrie, ce sont surtout les médias qui sont en jeu et dont le principal rôle est entièrement aux mains du gouvernement.

La haute membre de la Commission dont le portefeuille est visé aux valeurs européennes et à la transparence est préoccupée des réformes polonaises, et du fait qu’elles apportent plusieurs possibilités comment punir des juges de façon disciplinaire. D’après elle, il en résulte que l’indépendance des juges est menacée.

« Maintenant, ce n’est pas d’atteinte ciblée aux brebis galeuses particuiliers mais le bombardement plan. Ce n’est aucune réforme, c’est la destruction..…Cette réforme-là atteint tous les niveaux du système judiciaire polonais. »   Věra Jourová

En janvier, la Commission européenne a demandé à la Cour de justice européenne de l’UE d‘arrêter le travail de l’ordre disciplinaire de la Cour suprême de Pologne.

« Les réformes n’ont rien en commun avec le bombardement“ ou „Si quelqu’un le disais, je le considérerais plutôt comme un élève des surréalistes qu’un homme ou qu‘une femme de politique  sérieux, surtout un membre de la Commission européenne » a-t-il réagit Radoslaw Fogiel, porte-parole du parti au pouvoir en Pologne – PiS (Prawo i Sprawiedliwość).

A cause de la réforme polémique, la Vice-Présidente de la Commission s’est rendue à Varsovie, où elle s’est rencontrée directement avec le Ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro. « J’ai parlé à lui, donc, c’est bon, mais aucun développement positif ne s’est produit. Il m’a expliqué pourquoi il veut reconstruire la justice polonaise, et, moi, par contre, je lui ai expliqué comment il viole le droit européen, » a-t-elle noté Jourová. Quant à un compromis possible de la part polonaise, Věra Jourová, d’après ses paroles, est réaliste. 

Věra Jourová

Le président polonais, Andrzej Duda, un allié très proche du parti au pouvoir, a apposé sa signature à la loi punissant les juges. Les critiques de la loi avertissent qu’elle va permettre de pénaliser et de punir les juges de façon disciplinaire, ou de les licencier au cas où ils manifesteraient leur résistance face à la réforme imposée par le gouvernement actuel.

Hongrie: un autre mauvais élève

En Hongrie, d’après elle, les changements concernant la démocratie sont plus rampants et larges.

            «  De plus, ce sont des médias qui y sont frappés. On y a vu une grande unification de maisons de médias qui produisent, diffusent et écrivent tout ce qui convient au gouvernement actuel. » Věra Jourová

Jourová a mentionné en décembre dernier que la Hongrie ne mettait pas à l’aise l’Union européenne quant au respect envers les valeurs principales européennes. Elle a qualifié le développement dans le pays comme dangereux parce qu’il s’agissait de plusieurs domaines, à savoir, de la justice et des médias.

Dans l’entretien de Der Spiegel, elle rappelle également que ce n’est pas tellement longtemps que la Pologne et la Hongrie sont devenues les pays démocratiques en renvoyant leurs dirigeants aux mots du premier président tchécoslovaque, Tomáš Garrigue Masaryk – la démocratie a besoin de 50 ans d’une évolution ininterrompue.

«  N’oubliez pas: la Pologne et la Hongrie sont les jeunes et fragiles démocraties. »

Dans le même entretien, elle a été interrogée sur la République tchèque et son état de démocratie. Selon elle, il n’y avait aucune attaque systématique contre l’état de droit. Par contre, la Pologne et la Hongrie font face, depuis plusieurs années, à la critique de l’Union européenne, du Conseil ou des organisations non gouvernementales pour le non-respect des principes de démocratie et d’état de droit. Le gouvernement polonais a, plusieurs fois, fait savoir à Bruxelles que les traités sur l’UE ne régulent pas de systèmes judiciaires dans les pays membres.

A cause de l’attitude assez critique envers le gouvernement polonais et hongrois, Věra Jourová doit faire face à de nombreuses attaques des média pro-gouvernementales de ces pays. Elles mettent l’accent sur le passé de la membre de la Commission européenne et sur le fait qu’elle a passé un mois dans la détention provisoire à cause du soupçon de corruption. Le portail polonais de droite neizaležna.pl se pose la question par rapport à l’entretien de Der Spiegel si elle met en doute les décisions du gouvernement polonais.

Source: irozhlas.cz, echo.cz, wikipedia.org (photo)

Věra Jourová, en tant que la Vice-présidente chargée des Valeurs et de la Transparence, est résolue à faire tous les pas nécessaires pour que l’état de droit soit conservé en Pologne. C’est assez intéressant de suivre le processus, même du point de vue d’appartenance de celle-ci à la République tchèque, pays membre de Visegrád. Jourová, ancienne Ministre tchèque, va mener des batailles dures contre la Pologne, pays considérable du groupe, sans que le partenariat entre les pays voisins soit menacé. Néanmoins, il faut mentionner que, même le Premier Ministre tchèque, Andrej Babiš, et ses énormes conflits d’intérêt, sont dans le viseur de la Commission européenne.

 

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