Les Premiers Ministres du Groupe Visegrád (de République tchèque, Hongrie, Slovaquie et Pologne – connu comme V4) se sont rencontrés à Prague le 12 septembre 2019 avec leurs homologues des pays balkans (Albanie, Bosnie et Herzégovine, Monténégro, Macédoine du Nord et Sérbie) pour soutenir l’idée d’élargir la famille européenne des pays mentionnés.
Les chefs d’États d’Europe centrale ont adopté également une déclaration dans laquelle ils expriment unanimement le soutien à l’élargissement.

L’élargissement dans plusieurs sens
« Nous sommes très contents du fait que l’UE s’occupe de l’élargissement de Schengen. La Bulgarie, la Roumanie, la Croatie attendent depuis 7 ou 9 ans. Nous avons besoin d’une stratégie, non pas seulement de parler de l’élargissement, mais également de celui de Schengen » a-t-il dit le Premier Ministre tchèque Andrej Babiš. Il a également souligné que c’est positif que le portefeuille de l’élargissement ait été attribué à la Hongrie et que le commissaire, lui-même, soutienne l’élargissement de l’UE.
Morawiecki, le Premier Ministre polonais a mentionné que le succès ne serait pas si clair si les pays de V4 n’étaient pas du même bord. Les propos similaires également auprès de son homologue hongrois, Viktor Orbán.
Quant à l’élargissement de l’UE, chaque pays se trouve maintenant dans un état des choses différent, la Serbie et le Monténégro négocient l’adhésion tandis que la Macédoine du Nord et l’Albanie n’ont pas encore ouvert les discussions. Par contre, la Bosnie et Herzégovine et le Kosovo ne sont inclus du tout dans le processus.
Balkans : carrefour important négligé par l‘Europe
Néanmoins, un mois plus tard, la France a jeté un froid sur les ambitions de deux pays balkans. Malgré le progrès dans les réformes et la construction d’état de droit, attesté même par l’UE, le pays de Molière a, pour l’instant, arrêté les perspectives d’Albanie et de Macédoine du Nord à rejoindre la famille européenne.
Paris a contredit par le fait que le progrès n’est pas suffisant surtout dans le cas d’Albanie. Le président français, Emmanuel Macron, s’interroge comment il va expliquer aux Français que tout va bien avec l’Albanie quand il y a des milliers et milliers d’Albanais qui demandent l’asile en France. De plus, la France n’a jamais été fan d’élargissement à l’est.
De plus, cette décision a eu un impact direct et immédiat sur la situation politique en Macédoine. Les éléctions anticipées sont déjà prévues pour le mois d’avril en 2020 au lieu du mois de novembre initial. Un goût amer pour ce petit pays balkan est tellement fort à cause de plusieurs concessions qu’il a dûes faire pour pouvoir s’approcher de l’Europe – l’accord avec sa voisine, la Grèce, et le nouveau nom du pays (la Macédoine du Nord) pour effacer des réminiscences par rapport au pays hellénique.
L’Europe a fait une énorme faute dans cette question et le Visegrád n’a fait pas de grand effort pour convaincre ses partenaires européens sur l’importance de cette région. Cette opportunité peut être prise par des autres – la Chine ou par la Russie. Par exemple, la Chine investit dans l’infrastructure albanaise, la Russie essaye d’exercer son influence à Skopje et Belgrade et la Turquie compte sur la Bosnie.

Visegrád et sa (son manque de) force
La décision prise par la France a été critiquée par la majorité des pays de l’UE. Malgré de belles déclarations et de sommets du Visegrád, les pays de l’Europe centrale, ne sont pas arrivés à profiter de l’influence dont ils disposent. Les pays balkans sont, de plus, pour l’Europe centrale des partenaires importants, historiquement et culturellement proches. Le groupe a de nouveau montré qu’il n’est pas prêt à jouer le jeu plus important et à être réellement un contrepoids contre la France ou l’Allemagne. Le Visegrád n’est pas souvent en disputes. Quand il n’a pas d’opinion commune, il la met de côté et ne s’occupe pas d’elle. Et ça, c’est peut-être son problème, le potentiel perdu.
Sources: www.visegradgroup.eu/cz, www.info.cz, www.ct24.cz